On peut donner tous les outils, toutes les techniques de motivation à un élève, s’il n’a pas la motivation interne, la motivation intrinsèque, celle qui vient de lui-même, cela risque de ne pas lui être utile !

La motivation intrinsèque est liée au plaisir gratuit que l’enfant ressent lorsqu’il apprend. Elle est alimentée par le sentiment personnel de réussite, par la satisfaction interne tirée du travail ou de l’activité qu’il accomplit.

C’est un vrai moteur pour l’élève, car elle lui permet de se dire lorsqu’il apprend « je suis content de moi » ou « je suis fier de moi ».

Cette motivation liée au plaisir de travailler est une condition essentielle pour motiver intellectuellement quelqu’un qui travaille.

Lorsqu’elle est présente, il peut bien sûr être utile de la renforcer par d’autres outils de motivation (valeurs, compétences, objectifs).

Comment amener un enfant à trouver sa propre motivation ?

Si vous cherchez à motiver un enfant, un élève, alors bonne nouvelle : le premier outil est à portée de main. Il s’agit de votre propre regard sur lui et sur ses capacités.

Croire en lui est la meilleure des attitudes à adopter pour l’inciter à trouver sa propre motivation.

 

« Dès que les professeurs commencèrent à le traiter en bon élève, il le devint véritablement : pour que les gens méritent notre confiance, il faut commencer par la leur donner »

Marcel Pagnol, Le temps des amours

 

La confiance qu’il ressent de la part de son entourage dans ses capacités à réussir est un moteur pour la propre motivation d’un élève.

 

Plus un adolescent sent que son entourage (parents, proches, professeurs) y croient, plus il a de chances de réussir, même s’il n’y arrive pas encore.

Comme pour les adultes, la peur de ne pas réussir constitue un frein à la réussite elle-même : elle limite la prise d’initiatives, la réflexion et donc la progression. Elle peut aussi engendrer une forte pression, qui parfois peut aller jusqu’à bloquer les capacités de réflexion, ce qui bien sûr parallèlement, diminue la confiance et l’estime de soi.

Quand un élève croit que c’est possible car il se sent encouragé et soutenu par son entourage, il n’est pas encombré par cette peur de ne pas réussir. L’espoir et la confiance qu’il ressent de ses proches le portent et prennent alors le dessus.

La réussite devient alors possible, se trouve peut-être à portée de main, l’envie et la volonté sont là et lui permettent de prendre plus facilement des initiatives. Il fait preuve de volonté et de persévérance pour trouver les moyens de parvenir à ses objectifs… en d’autres mots, il est motivé !

Bien sûr, il est naturel que les propres peurs et craintes des parents soient projetées sur les enfants… mais l’envie de réussir dans la vie et l’espoir peuvent l’être aussi !

Robert Rosenthal et l’effet Pygmalion

 

Les interrogations sur l’influence des attentes de l’entourage envers une personne, sur ses propres comportements sont nombreuses dans le monde de la psycho-sociologie, depuis une quarantaine d’année.

Dans le domaine scolaire, Robert Rosenthal fut le premier, en 1968, à mettre en évidence à travers une expérience en école primaire, cette adaptation inconsciente des élèves à ce que leur entourage leur renvoie comme attentes positives.

Dans cette expérience, en début d’année scolaire, des élèves ont été testés sur leur “intelligence”, puis les résultats on été transmis aux professeurs.

Ces résultats ne correspondaient pas à la réalité, si bien que tout au long de l’année, les élèves perçus comme ayant le plus de capacités, n’étaient pas ceux dont les tests avaient révélé les meilleurs résultats.

En fin d’année, ces mêmes élèves obtenaient en effet de meilleurs résultats que les autres élèves de leur classe.

Bien sûr, les enseignants n’ont jamais cherché à créer eux-même volontairement de différence entre les élèves.

Simplement, les résultats falsifiés fournis au départ, avaient induit chez eux des attentes positives envers certains élèves. Sans l’exprimer, les enseignants se sont juste comportés en accord avec l’hypothèse de départ, stimulant ou encourageant peut-être d’avantage ceux dont ils pensaient qu’ils pouvaient y arriver, ceux envers lesquels ils avaient le plus d’espoirs et d’attentes.

Et en retour, les élèves ont su développer les moyens pour progresser et réussir leurs apprentissages.

 

Ils se sont adaptés de manière inconsciente à l’image qu’on leur renvoyait d’eux : des élèves capables de réussir.

 

Le simple fait de croire en la réussite d’une personne peut l’aider à augmenter ses chances de succès.

 

Cette adaptation inconsciente porte un nom : l’effet Pygmalion.

Ce mécanisme est aussi qualifié « d’auto-réalisation des prophéties ». Il peut se comparer à l’effet « placebo » en médecine ou à « la suggestion » en psychologie.

 

Encouragements optimistes et pas d’étiquettes !

Vous l’avez compris, plus l’entourage encourage avec optimisme un élève,  plus son envie de continuer et de persévérer est grande et plus il a de chances de rester motivé sur son objectif

Et à  l’inverse, un élève à qui l’on renvoie sans cesse l’image d’un “mauvais élève”, ou d’un élève bavard, indiscipliné ou pire ,  « avec des difficultés dans une matière »  ou paresseux… risque de vite baisser les bras , d’être démotivé … tout simplement parce qu’il n’y croit pas.

De la même manière, il adaptera inconsciemment ses attitudes à ce qu’on lui renvoie de lui car tous ces messages traduisent un manque de confiance. On sait aujourd’hui que les élèves stigmatisés réussissent moins bien à l’école.

Alors, concernant la motivation, avant toute autre initiative, la première chose est donc de faire part d’attentes positives.

De là peut naître ou grandir la propre motivation intrinsèque d’un élève,  celle qui est liée au plaisir personnel et gratuit.

Sans cela, son niveau de motivation risque de faire du sur place… et rien ne sert de lui fournir des outils de motivation !

Alors, place aux encouragements optimistes de mérite et de persévérance, et au revoir les étiquettes de “paresse” et de “manque de motivation”.

Pour aller plus loin, je vous invite à passer 10 mn avec Carole Dweck, qui explique ici  le pouvoir incroyable du “yet” sur la réussite des élèves :

 

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