Alors que commence le 2ème confinement, beaucoup de choses ne se passent pas comme on le voudrait, les annonces semblent lourdes de conséquences sur la vie au quotidien, et celle des étudiants notamment.

Les ressentis qui me sont le plus relatés par les étudiants que j’accompagne ces derniers jours sont de l’ordre de la lassitude, la  frustration, la tristesse…« c’est lourd, on nous demande encore de faire des efforts … », «ça va, mais je ne vais plus pouvoir voir mes potes, ça me saoûle trop… », «j’ai vraiment une perte de motivation là… »

Toutes ces émotions sont normales et, s’il n’y a pas de recette magique, il existe quelques pistes pour mieux accepter ce qui se passe et ce que l’on ressent, afin de réussir à passer à des émotions plus positives et porteuses.

L’idée est de laisser vivre les émotions positives le plus possible et de maîtriser les émotions négatives, afin de mieux aborder ce confinement et la période à venir.. 

Car l’émotion, même désagréable peut devenir une énergie positive et concrète si elle est comprise et canalisée.

Je ressens beaucoup d’émotions négatives, comment faire ?

1/ Accepter plutôt que lutter. Ne plus pouvoir aller en cours, se retrouver avec ses amis etc…c’est révoltant, frustrant, triste, c’est vrai. Et nous n’avons pas d’autre choix que de l’accepter, parce que nous savons que lutter contre quelque chose sur lequel nous n’avons pas de contrôle, risque de nous épuiser pour, au final, n’aboutir à aucun changement… puisque nous n’avons justement pas de prise ! La seule chose sur laquelle nous pouvons essayer d’apporter un changement est notre manière d’aborder la situation.

Accepter qu’on ne peut pas avoir le contrôle sur tout et accepter aussi que l’on ressent des émotions désagréables est la première étape… pour les faire passer !

2/ Nommer les émotions que l’on ressent, les écrire, les dessiner, en parler, partager avec des amis qui ressentent la même chose…

Une émotion est une réaction (physique ou psychologique) face à une situation, et elle est liée à l’interprétation qu’elle suscite chez nous.  Comme tout le monde, vous avez le droit d’ éprouver des émotions, quelles qu’elles soient… elles font partie de la vie ! 

Des événements ou des annonces plus ou moins anxiogènes peuvent générer un réflexe naturel de peur, de malaise ou de tristesse… des émotions désagréables qu’il n’est pas utile de d’ignorer et de refouler, car cela serait contre-productif, elles ressurgiraient de plus belle. Il  est donc normal de les ressentir, mais comme il est moins normal qu’elles prennent le contrôle, c’est en les accueillant (donc en les nommant, en les reconnaissant) que l’on peut éviter de se laisser envahir par elles.

La Roue des émotions permet de se positionner de manière précise sur l’émotion qui ressemble le plus à ce que l’on ressent.

 

Vos émotions sont de l’ordre de la peur ? Alors, vous pouvez prendre le temps de lister, une par une, toutes les choses qui vous font peur. Cet exercice est très utile quand on ressent de la peur, car tant que l’on ne met pas un nom sur ce qui nous fait peur, on ne sait pas de quoi on a peur…et on continue à la ressentir.  C’est donc en nommant toutes les choses qui nous font peur que l’on pourra petit à petit la désamorcer…

Et c’est souvent en listant, que l’on se rend compte que beaucoup de nos peurs sont finalement liées à des évènement qui ne sont pas ou peu probables !

3/Prendre conscience des effets de ces émotions sur notre vie.

Dans cette période, si ces émotions s’installaient durablement dans mon quotidien,  quelles en seraient les conséquences ? Quelles conséquences ai-je déjà observées sur mon comportement, et comment cela rejaillit dans mes relations avec mes parents ou avec mes proches? Est-ce que cela me convient ? Ai-je vraiment envie de continuer à vivre ces effets dans ma vie quotidienne et dans mes relations ?

C’est en prenant conscience de nos ressentis de leurs effets sur notre vie que l’on peut  accéder au changement, afin ne pas se laisser dominer par nos émotions désagréables.

Comment laisser vivre les émotions positives ?

Comme notre intelligence est toujours en contact avec nos émotion, faire appel à son intelligence émotionnelle sera d’une grande aide pour passer cette période.

4/Lâcher prise : Dans la liste des choses qui me font ressentir les émotions désagréables, quelles sont celles qui existent vraiment ? Dans les choses qui existent vraiment, quelles sont celles que je peux  contrôler et pas contrôler ?  

 

 

 

5/Essayer de changer de regard sur les choses, pour accéder à  des  émotions plus  positives et motrices 

L’humour et la bienveillance sont deux très bons alliés, deux regards qui permettent de mieux accepter la situation et de relativiser. Un regard bienveillant sur soi et sur le monde redonne de l’espoir.

6/ Identifier les besoins non satisfaits.

La liste des principaux besoins les reprend en les classant par catégorie. J’essaie de repérer les principaux besoins qui ne sont pas satisfaits en ce moment et j’observe… Dans quelle(s) catégorie(s) se situent-ils ? Qu’est ce que cela m’apprend sur moi ?

Maintenant que je les ai repérés,  à qui et comment faire une demande ? à moi ou aux autres ? Et comment réussir  à les nourrir. On est parfois surpris de voir qu’il est finalement plus simple que l’on ne pensait de les nourir.  

 

7/Se ressourcer, accéder à des émotions positives  : Je liste toutes les activités qui me font du bien, et je fais le lien avec mes besoins. Comment les adapter à ce contexte particulier ?

Je veille à équilibrer entre les activités « en solo » , avec les activités « connectées avec les autres », (jeux en ligne, vidéos, appels…) et les activités manuelles ou créatives qui vous font du bien (cuisine, écrire…)

Quand je pratique ces activités ressourçantes, j’observe comment je me sens. Enthousiaste, stimulé, optimiste, joyeux … ?  

Et si je décidais de multiplier ces moments qui mettent en joie ?

8/Prendre ne serait-ce que quelques minutes pour se recentrer sur soi (méditation, respiration, postures yoga…)

9/Se reconnecter à ce qui a du sens aux valeurs à long terme. Si nos objectifs à court terme sont malmenés à cause du contexte, se reconnecter à nos valeurs à long terme permet de garder le cap.

Certains psychologues utilisent l’image du conducteur d’autobus. Si je suis le chauffeur de l’autobus, mes objectifs sont  les passagers qui montent et qui descendent, mais le bus continue à avancer dans sa direction : c’est le sens, le cap, celui qui correspond aux valeurs  à long terme.

Au milieu de ce que nous vivons qu’est ce qui peut avoir du sens pour moi ? Prendre soin de mes aînés ? Laisser plus d’espace aux animaux sauvages ? Moins ou mieux consommer ? Plus de solidarité ? Ralentir ?

Cet article te parle et tu souhaites en savoir plus sur ce que pourrait être un accompagnement ?

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